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Publié le 15 juillet 2025 | Par Déborah Namegabe – Fact OGL

Certains parents d’élèves ainsi que des défenseurs des droits humains dans la partie Est de la République démocratique du Congo (RDC), plus précisément au Sud-Kivu, s’insurgent contre le maintien des filles enceintes dans les établissements scolaires.

Une déclaration du ministère de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté, consultée ce mardi 15 juillet 2025 par un reporter de Fact OGL, confirme cette décision.

Des parents choqués par la mesure

Pour plusieurs parents de Bukavu ayant requis l’anonymat, cette mesure favoriserait la banalisation des rapports sexuels précoces en milieu scolaire.

« Donc une fillette de 15 ans peut tomber enceinte et poursuivre ses études ?? »
s’interroge un parent avant d’ajouter :

« Les va-et-vient à l’école, les caprices de la grossesse, les malaises !!! Tout acte sexuel avec une mineure est un viol. Cette décision pourrait profiter aux violeurs, au détriment de l’avenir des jeunes filles. »

Les défenseurs des droits humains dénoncent une dérive morale

Du côté des organisations de la société civile, la contestation est également vive.
Jean Moreau Tubibu, défenseur des droits humains au sein du Groupe Jérémie à Bukavu, estime que :

« La présence des filles mineures enceintes à l’école est une manière d’intoxiquer les autres enfants et de normaliser un acte qui demeure indigne. »

Il souligne également les effets physiologiques et psychologiques d’une grossesse sur une adolescente, des éléments qui, selon lui, devraient justifier un retrait temporaire de l’école.

« Une élève mineure ne doit pas être enceinte car elle n’a pas l’âge de se marier ou de porter une grossesse. Et si cela arrivait, elle devrait rester à la maison pour des raisons de santé. Cette décision est contraire aux principes fondamentaux de l’éducation. »

Les enseignants craignent une dérive dans les écoles

Pour plusieurs enseignants et acteurs sociaux du Sud-Kivu, cette décision va à l’encontre des règlements d’ordre intérieur qui interdisent à un élève d’engrosser ou de se faire engrosser.
Ils réclament des sanctions claires pour préserver la moralité en milieu scolaire.

David Cikuru, enseignant au Complexe scolaire Espoir2 et acteur social à Bukavu, exprime une vive inquiétude :

« Dès que nous acceptons qu’une élève puisse se faire engrosser et poursuivre son parcours scolaire, cela revient à accepter indirectement la prostitution en milieu éducatif.
Une élève peut donc accoucher, prendre trois mois de congé de maternité, puis revenir à l’école ??
Nous nous opposons catégoriquement à cette loi, car cela pourrait couvrir des enseignants auteurs de viols sur mineures. »

Une décision pour l’inclusion, selon le ministère

Dans une note circulaire signée le 14 juillet 2025, la ministre de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté, Raïssa Malu, a officiellement ordonné le maintien des filles enceintes dans les établissements scolaires.

Selon le document, cette mesure vise à garantir leur accès à l’éducation dans un esprit d’inclusion et d’égalité des genres, conformément aux engagements de la RDC.


Sources : Fact OGL Reporter – Bukavu
Auteur : Déborah Namegabe

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Une réflexion sur “ La RDC autorise les filles enceintes à rester à l’école

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